Drame de la mondialisation à Hunstman

La France traverse depuis plusieurs années une grave crise qui se caractérise par une forte désindustrialisation, sous l’impact d’une concurrence des pays de l’Europe de l’Est et d’Asie. Ces derniers jours, notre département a été brutalement rattrapé par les effets de la mondialisation avec la disparition de Sodetal (330 salariés) à côté de Bar-le-Duc.

Le secteur de Saint-Mihiel n’est hélas pas épargné avec l’annonce la semaine dernière de la suppression de 65 emplois chez Huntsman.

En lisant les explications de la directrice générale dans le journal et en discutant avec des salariés de l’entreprise, j’éprouve un sentiment d’impuissance. La décision de restructurer l’usine de Han-sur-Meuse qui emploie de nombreux Sammiellois arrive des Etats-Unis. Secret bien gardé, l’information et l’ampleur de la « casse sociale » n’ont été dévoilées que pendant un CE extraordinaire où personne ne s’attendait à des choix aussi difficiles pour notre bassin de vie.

Je ressens une vraie gêne en découvrant que la justification de cette suppression de postes, est la recherche d’une plus grande rentabilité pour un groupe mondial qui est loin d’être en difficulté. Au regard du drame humain que provoque ce choix dit stratégique du groupe Huntsman, je souhaite faire part de ma profonde solidarité avec le personnel et avec les familles qui vont être éprouvées.

A Han-sur-Meuse, nous touchons du doigt les effets néfastes de la mondialisation. Celle du profit a tout prix où l’humain passe au second rang et où la recherche de la marge et de la rentabilité prime. Il est parfois difficile de comprendre et d’accepter une décision prise dans des bureaux à plusieurs milliers de kilomètres de notre territoire. D’autant plus lorsqu’elle est basée sur des anticipations de marchés. En effet, la production des produits pour les détergents et les produits d’hygiène corporelle n’est pas en crise. Simplement, leur rentabilité n’est pas assez forte au sein du géant américain Huntsman si bien que le groupe voyant arriver d’autres industriels sur son marché décide de couper une branche de ses activités. Même si cette branche n’est pas morte… !

Les élus locaux ne peuvent que constater une telle décision et se préparer à en gérer les conséquences. Car c’est bien à nous qu’il va revenir d’accompagner les personnels, d’atténuer les drames humains et sociaux et de gérer les effets sur le territoire de ce choix.

Je veux donc assurer le personnel de Huntsman de ma totale solidarité. Je me mets aujourd’hui à l’écoute des uns et des autres alors qu’une période difficile va débuter. Elue de terrain, je m’engage à faire remonter auprès des grands élus de la Meuse, de la Région, et au-delà, les attentes, les questions et les inquiétudes de chacun des salariés.